Sunday, February 13, 2005

Le sanatorium de Guébriant

L'association des Villages Sanatoriums de Haute Altitude continue son implantation d' éta¬blissements médicaux sur Passy. Après Praz-Coutant, il est décidé de construire un sanato¬rium réservé exclusivement aux femmes. Le lieu-dit "la clairière", à l'entrée du Plateau de Plaine-Joux est choisi.

C'est une éclaircie au milieu des sapins, pratiquement plate, traversée par un petit torrent, le Nant Bordon et parsemée de quelques blocs erratiques au pied de la falaise des Fiz. Un certain nombre de chalets appartenant aux Passerands du haut de la commune et qui leur permettaient pâture, foin et même culture disparaîtront avec le plan d'implantation du sana après achat des terrains. Les mêmes architectes Abraham et Le Même et l'entreprise Picchetti sont choisis pour la conception et la construction.

Le téléphérique Chedde/Plaine-Joux va servir au transport des matériaux. Les travaux débutent en 1932. L'établissement de 192 lits est implanté face à la chaîne du Mont-Blanc : un bâtiment principal de 4 étages avec une façade au midi en gradins et 4 pavillons reliés par des galeries couvertes chauffées et orientées de manière à avoir le soleil couchant le plus longtemps possible et le maximum d'ensoleillement.
Les architectes ont conçu une chapelle très originale : une coupole parabolique en béton avec quatre pénétrations rectangulaires assurant l'éclairage par des vitraux enchâssés dans les claustras. Des fresques très intéressantes de l'artiste mexicain Angel Zarraga partant d'un bleu soutenu jusqu'à un jaune lumineux au sommet de la cou¬pole ainsi qu'un chemin de croix pathétique. L'ensemble de l'éta¬blissement, peint en rosé, est reconnu par les bâtiments de France comme une image de l'architecture des années 30 en France.

Le sanatorium est inauguré en juin 1933. On voulait le nom¬mer au départ "la Clairière". Il sera appelé Sana de Guébriant, en hommage au Comte de Guébriant, président du Conseil d'Administration du V.S.H.A. Cet aristocrate breton, généreux donateur, avait perdu deux fils emportés par la tuberculose. Il faut savoir que le Comte de Guébriant, grand patriote, ne supportera pas la défaite de 1940. Après avoir vu les troupes allemandes défiler sur les Champs Elysées et passer sous l'Arc de Triomphe, il se sentira déshonoré et se donnera la mort dans son château de Bretagne.

Le sanatorium, avec la diminution très importante de la mala¬die tuberculose et la disparition du traitement par la cure au grand air en altitude, cessera son activité en 1970. Le bâtiment sera acheté par le Conseil Général du Val de Marne en 1971 et sera ouvert, après transformation, en tant que village de vacances en 1973. On y reçoit 8 mois par an, saisons d'été et d'hiver, les vacanciers du département val-marnais en priorité, familles, écoles, classes vertes ou de neige... Sa capacité est de 400 lits.

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